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EXEMPLES DE COMPTE RENDU ( historique )

Texte 1 essais nucléaires Français au sahara.

          " les algériens n'oublient pas reggane. "

   Il y a 48 ans, la France a conçu sa bombe atomique. Cette arme dévastatrice qui lui a accordé son statut de puissance et lui octroyé le visa pour son intégration au sein du club nucléaire aux cotés des USA, de l'Angleterre et de l'ex-Union Soviétique.

   C'est juste après la seconde guerre mondiale que la France avait nourrit le désir de concevoir sa propre arme à destruction massive pour se maintenir en tant que puissance coloniale. Elle lança alors son programme nucléaire en 1945.

   C'est ainsi qu'un commissariat à l'énergie atomique a été crée par le général De gaulle le 28 octobre 1945 et qui avait pour mission la conception de la bombe atomique et le suivi du programme nucléaire ( … )

   L'installation de la base des essais a été confiée à la deuxième compagnie de l'armée française qui a dressé son PC en préfabriqué à hammoudia, une localité située à 65 km au sud de Reggane.

   Environ 24000 personnes ont travaillé sur cette base durant 5 ans, dont 8000 soldats, 6500 français et 3500 ouvriers essentiellement des algériens, dont la majorité était des détenus et qui ont participé aux tirs nucléaires d'une puissance de 1 à 127 kilotonnes, dont plusieurs au plutonium. Cependant, 17 expériences ont été effectuées sur le sol du sud algérien. La première fut celle du 13 février 1960 de 70 KT, suivie de trois autres ( le 1 er avril 1969 – le 27 décembre 1960 et le 25 avril 1961 ). Selon Yves Rocard, un physicien qui assistait à 100 expériences, ces explosions eurent lieu en atmosphère à 100 mètres d'altitude, la moitié de la boule de feu orientée vers l'air et la moitié inférieur vers le sol tout proche.

   Devant cette catastrophe, accentuée par les critiques des pays africains, la France a décidé que c'était le dernier tir en atmosphère. Elle poursuivi alors ses expériences dans le Hoggar par des explosions souterraines. En effet, 13 autres explosions ont eu lieu à In Ecker, dans la région de Tamarasset, entre le 07 novembre 1961 et le 16 février 1966 ( … ). Au cours du tir du 1 er mai 1962, l'explosion atomique souterraine a provoqué l'écroulement d'une montagne et libéré un nuage radioactif dans l'atmosphère, un soldat dira: " j'étais à reggane en 1962 à la section transport pour les transmissions. Par rapport à tout ce que j'ai vu et ce que l'on sait maintenant, je trouve que l'on s'est bien foutu de notre gueule". Toutes ces personnes sont rentrées en France blafardes, amaigries et sont décédés entre 30 et 40 ans d'un cancer de la moelle osseuse… cependant, celles-ci ont été prises en charge à l'époque dans des hôpitaux parisiens, mais que sont devenus les pauvres prisonniers algériens et autochtones qui ont été doublement victimes et ayant subi toutes ces expériences diaboliques…

    Actuellement, la zone où ont eu lieu les expériences, a été sécurisée par la pose d'une clôture de 12 km de long sur 1,80m, balisée par des pancartes avec mention: " danger; ne pas s'approcher", tous les 500 m, en langue arabe, française, targuie, et tiffène.

   A.A         ElWatan du 15 au 16 février 2008

Texte 2: Arezki

   Arezki était mobilisé pendant la deuxième guerre mondiale dans l'armée française.

   Il n'y avait qu'une cuisine et plusieurs sections. Pour n'avoir pas à attendre, Arezki était arrivé le premier avec les hommes de corvée. Il était juste devant les tréteaux où l'on posait les plats et les bouteilles.

   D'autres corvées arrivèrent derrière lui. Arezki attendit plus d'une demi heure. A 11 heures le sergent de jour parut du côté des cuisines, derrière les tréteaux.

-          les Européens, cria-t-il, où sont les Européens ?

Arezki savait qu'il y avait un groupe de transmission dans une classe de l'école; c'étaient tous des Européens. On les chercha; ils n'étaient pas encore arrivés.

  Arezki dit qu'on pouvait de toute façon servir les autres.

-          occupe-toi de ce qui te regardent dit le sergent, et il rentra dans la cuisine.

  Il en ressortit bientôt, appela les Européens; ils n'étaient pas là. Le sergent leur envoya un tirailleur. Deux d'entre eux arrivèrent bientôt, se dirigèrent droit vers les tréteaux et placèrent leurs plats et leurs bouteilles devant ceux d'Arezki.

-          pardon, dit-il, je suis arrivé avant toi, camarade.

L'autre le regarde, ne lui répondit pas.

Quand le cuisinier leva sa grande louche; Arezki poussa les plats et bouteilles du camarade et avança les siens.

Tous deux s'agrippèrent. Le cuisinier les sépara. Le sergent vint, dit que les européens devaient être servis les premiers. Arezki protesta qu'il était arrivé avant eux.

-          c'est le règlement, dit le sergent, les européens d'abord !

le sergent finit par dire à Arezki qu'il allait " lui coller deux pains pour lui apprendre à vivre". Au même instant il devint livide. Son regard épouvanté regardait non plus Arezki mais quelque chose derrière lui. Arezki se retourna. Devant les cuisines il y avait un gros tas de bûches; les tirailleurs de toutes les corvées, abandonnant leurs plats et leurs bouteilles, s'étaient saisi chacun d'une bûche. Un grand bronzé disait à chaque instant dans le dos d'Arezki: " toi, parle, parle seulement, puisque tu sais parler. Le travail c'est nous qui allons le faire…" la plupart se taisait. Quelques uns appelaient de loin les camarades. " toi, parle seulement" répétait le grand bronzé.

   Arezki prit peur. Il ne tenait pas beaucoup à ce que les autres " fissent le travail". Il se retourna, calmé, vers le sergent:

   En tous cas, dit-il, je veux être servi en même temps.

    Quand Arezki passa avec ses quatre hommes de corvée, le grand bronzé jeta sa bûche dans le tas; et, crachant par terre devant Arezki: " je ne peux pas te cracher sur la figure, dit-il, tu salirais ma salive".

   Arezki ne répondit pas.

   Tous les tirailleurs avaient jeté leurs bûches.

-          dégonflé ! hurla le grand bronzé.

Mouloud Mammeri, le sommeil du juste. Talantikit, 2005

 

Texte 3:  " je m'appelle Moses Grandy".

  Je suis né dans le comté de Camden, en Caroline du Nord. Je crois que j'ai cinquante six ans.

   Je me souviens de quatre de mes sœurs et de quatre de mes frères; ma mère a eu d'autres enfants mais ils étaient morts ou vendus avant que je puisse d'eux. J'étais le plus jeune.

   La femme du maître l'empêcha de me vendre mais il vendit mon frère, qui était un petit garçon. Ma mère, affolé par la douleur, essaya de les empêcher de prendre son enfant. Elle fut battue et jetée à terre. Elle s'évanouit, et quand elle revint à elle, son garçon n'était plus là. Elle cria très fort, et, à cause de cela le maître l'attacha à un pêcher du jardin et la fouetta. Nous avions coutume, mon jeune maître et moi, de jouer ensemble; nous n'avions qu'une différence d'âge de deux jours. Mon vieux maître dis       ait toujours qu'il me donnerait à lui. Quand il mourut je revins à mon jeune maître; il s'appelait james Grandy.

   A l'âge de 21 ans, le premier qui me loua fut M. Kemp, qui me traita très bien; il me donna bien à manger et m'habilla suffisamment.

  Le suivant fut le vieux jemmy Coates, un homme sévère. Parce que je n'arrivais pas à apprendre sa manière de placer le mais, il me fouetta, nu, avec un fouet terrible fait d'un morceau de bois particulièrement efficace. Il s'enroulait autour de moi à chaque coup; à la fin il entra dans mon ventre et se brisa. Je ne me rendis pas même compte jusqu'au moment où, retournant au travail, j'eus très mal, et où regardant l'endroit où je souffrais, je le vis pointer hors de mon corps. Je l'arrachai et le sang s'écoula. La plaie s'infecta, et suppura beaucoup alors, puis elle me fit souffrir pendant des années.

   Mon frère benjamin revint des Antilles. Alors que j'étais assis avec lui et sa femme, la femme de son maître vint et lui demanda de remplir un seau d'eau; il le remplit puis le porta dans le magasin. Tandis que je l'attendais en me demandant pourquoi il mettait si longtemps, j'entendis le bruit violent d'un marteau, je m'inquiétai et j'allai voir ce qui se passait. Je regardais dans le magasin et je vis mon frère étendu sur le dos, au sol et M. William qui l'avait acheté, enserrait ses poignets et ses chevilles dans des anneaux de fer; ensuite une barre de fer fut posée en travers de sa poitrine, tenue elle aussi par deux anneaux. Je demandai ce qu'il avait fait, et on me répondit qu'il était vendu pour payer ses dettes. Il resta dans cet appareil toute la nuit; le lendemain on l'emmena à la prison, et je ne l'ai jamais revu depuis. Ce traitement est de règle dans de pareils cas.

  Moses grandy, le récit de moses grandy, esclave en caroline du Nord 1977.

 

 

 

 

 

 

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